Miraceti, le Repcet et la sauvegarde des Cétacés
A l'occasion d'une formation sur le repérage des Cétacés en mer par l'association Miraceti, il apparaissait alors opportun de diffuser largement leur action et plus largement de tous les systèmes qui permettent de protéger la vie Marine, principalement celle des grands cétacés.
Voici leur travail.
MIRACETI est une association d’intérêt général qui œuvre à l’amélioration des connaissances et à la conservation des cétacés de Méditerranée. Avec l’appui du Ministère de la transition écologique, ils portent depuis 2005 le programme Collisions visant à réduire le risque de collision entre navires et grands cétacés. Dans ce cadre, l'une de leur missions est l’animation scientifique et pédagogique de REPCET®, un système de partage de position en temps-réel des cétacés, répondant à l’article 106 de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.
Basé sur un réseau d'utilisateurs en Méditerranée et aux Antilles, le système installé en passerelle des navires permet aux équipages de signaler en temps-réel leurs observations de cétacés aux autres navires équipés, et d'assurer ainsi une veille afin de prévenir le risque de collision.
Pour renforcer l’implication des équipages, Miraceti intervient chaque année en passerelle des navires pour former à l’utilisation du système, aux enjeux de la navigation, à l’identification et la détection des cétacés, et aux bonnes pratiques à adopter.

L’intensification de l’activité engendre de multiples pressions sur les écosystèmes : émission de gaz à effet de serre, pollution sonore, pollution chimique et physique, risque de collision et dérangement de la faune.
Les cétacés sont particulièrement impactés par ces perturbations. Présents dans l’ensemble des mers et océans, ils sont un maillon essentiel au bon fonctionnement des écosystèmes et jouent un rôle primordial dans la régulation du climat. Considérées comme des espèces “parapluies”, les protéger permet de préserver leurs habitats et bénéficie à de nombreuses autres espèces partageant le même environnement.
Cependant, leur grande longévité, leur maturité sexuelle tardive et leur faible taux de reproduction les rendent très sensibles aux pressions exercées par les activités maritimes. Les collisions avec les navires représentent la première cause de mortalité non-naturelle des grands cétacés, une menace majeure pour certaines populations.

Rorqual commun, Baleine bleue, Baleine à bosse, ou encore Cachalot, les eaux françaises sont fréquentées par plusieurs espèces de grands cétacés.
En Méditerranée, deux espèces sont présentes toute l’année :
● Le Rorqual commun (Balaenoptera physalus), la seule baleine de Méditerranée et le deuxième plus grand animal sur Terre après la Baleine bleue, avec une taille pouvant atteindre 20 mètres de long.
● Le Cachalot (Physeter macrocephalus), un grand plongeur capable de réaliser des apnées de 45 minutes en moyenne, à des profondeurs allant jusqu’à 2 000 mètres.
Mais en raison de leur morphologie et de leurs comportements, les grands cétacés sont particulièrement vulnérables face au risque de collision avec les grands navires.
Le Rorqual commun et le Cachalot sont classés en danger d'extinction sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). En Méditerranée, les études montrent que jusqu’à 40 rorquals communs meurent chaque année à la suite d’une collision avec un navire, pour une population estimée à environ 1 700 rorquals communs.
Se former pour mieux comprendre les enjeux et les pratiques à adopter pour réduire son impact. L'association a conçu une formation pédagogique en ligne accessible gratuitement sur leur site internet : https://miraceti.org/nos-actions/formations/professionnels/
Renforcer sa veille lorsqu’un cétacé est observé afin d’anticiper sa trajectoire et vérifier si d’autres individus sont présents sur zone afin de pouvoir réagir en conséquence.
Signaler ses observations de grands cétacés aux autres navires à l’aide d’un système de partage de position en temps réel tel que REPCET®.
Réduire sa vitesse en dessous de 13 nœuds pour réduire significativement le risque.
Éviter les zones à risque particulièrement fréquentées par les cétacés.
L’engagement des armateurs et des équipages constitue un levier essentiel pour réduire efficacement le risque de collisions et préserver les cétacés.
Nous rajouterons en plus de l’exposé de l’association Miraceti, que d’autres actions sont à l’étude au niveau structurel des navires, et ce afin de leur permettre d’éviter de nuire aux cétacés. Des systèmes de détection Sonar créent une alerte à la passerelle des navires marchands lorsque l’un d’entre eux est détecté. Sur certains navires à passagers tels que ceux de Brittany Ferries, l’association Orca intervient à bord pour l’observation des grands mammifères marins. Ils en profitent également pour dispenser aux passagers une présentation pédagogique sur les différents cétacés que l’on croise en mer, afin de les sensibiliser. Enfin des projets sont à l’étude pour réduire le bruit émis par les hélices des navires, dont la portée dans l’eau est supérieure à 40% de celui dans l’air à volume équivalent. Cette onde sonore ayant été analysée, le développement d’émetteurs d’ondes sonores opposées à celle émise par les hélices sont à l’étude, rendant ainsi significativement moins sensible le bruit perçu par les cétacés.
